Le premier week-end de la convention citoyenne : où tout le monde apprend en marchant

J’ai donc participé (de l’intérieur) à la première session de la convention citoyenne régionale lancée par l’Occitanie et j’y ai appris (ou révisé en express) quelques éléments que je souhaite partager ici.

Le fait régional

Premier élément : c’est un enfer que d’expliquer le rôle d’une région en si peu de temps.

Une commune, on sait ce qu’elle fait : l’état-civil, les écoles, la culture, les ordures, la tranquillité publique, c’est le quotidien.
Un Département, même si tout le monde ne le sait pas, c’est finalement facile à raconter : c’est la collectivité de la solidarité, celle qui t’aide à faire face aux évènements de la vie heureux (naissance) comme difficiles (handicap, dépendance).
Une Région, c’est bien plus dur à caractériser. La Région intervient sur tout ce qui concoure à ce que la vie économique et sociale du territoire se déroule au mieux. C’est une collectivité d’abord pour les « acteurs », et en deuxième rideau, seulement, pour les gens.

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De la convention citoyenne et de sa légitimité

Quand j’ai vu le bashing contre la convention citoyenne pour le climat, je me suis fait la réflexion que décidément les enjeux environnementaux avaient du mal à se faire comprendre.

J’ai lu les mesures, je les ai trouvés … normales. Oui c’est certainement à peu près ça qu’il faut faire. A titre personnel, je suis encore plus anti-voiture et beaucoup moins anti-avion (que je ne prends que contraint et forcé par ailleurs), mais pour le reste, oui.

Les gens comme moi, c’est-à-dire les gens très conscientisés, plus ceux-qui-ont-plus-peur-pour-demain-que-peur-pour-aujourd’hui ont applaudi, les opposants à tout, les gardiens du dogme de la croissance ininterrompue plus ceux-qui-ont-plus-peur-pour-aujourd’hui-que-pour-demain ont hurlé, rien d’inattendu. Au milieu, les gens ont assisté, incrédules, à ce spectacle médiatique, un de plus.
Au passage, j’aime bien ce clivage entre les gens dont les peurs ne se situent pas dans les mêmes espaces-temps. Il permet de relativiser le camp des bons et celui des méchants dans cette histoire.
Que des gens qui dépendent de leur voiture pour vivre, ou qui ont du mal dans se projeter dans le fait d’avoir moins que le peu qu’ils ont, ne se retrouvent pas dans les propositions des conventionnels, rien de plus normal et de plus compréhensible. Il s’agit de dessiner les contours d’un futur vivable pour qu’ils puissent s’y rallier, ils endurent beaucoup trop de choses en l’état pour accepter tout ex abrupto.

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