Le deuxième week-end de la convention citoyenne : subsidiariquoi ? Non-discriminaqui ? Intérêt à agir de où ?

La séance avait commencé comme on s’y attendait.

  • Un retour des membres de la convention sur le peu d’écho de leur travail auprès de leur proches, collègues et élus locaux – mais on savait qu’Edgard Morin, dans son message, allait les rassurer une fois encore sur leur légitimité et l’intérêt de la démarche, quand bien même était-elle encore confidentielle,
  • deux masterclass, l’un par le Directeur général des services de la Région, sur son fonctionnement et son pouvoir d’agir, l’autre par la journaliste Gwenaelle Guervalais sur la Région, son histoire, sa géographie, sa réalité économique et sociale,
  • puis en début d’après-midi une séance de dialogue avec des agents du Conseil régional sur les points de rencontre entre les premières propositions de la Convention et les politiques publiques existantes (puisque points de rencontre il y a).
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Le premier week-end de la convention citoyenne : où tout le monde apprend en marchant

J’ai donc participé (de l’intérieur) à la première session de la convention citoyenne régionale lancée par l’Occitanie et j’y ai appris (ou révisé en express) quelques éléments que je souhaite partager ici.

Le fait régional

Premier élément : c’est un enfer que d’expliquer le rôle d’une région en si peu de temps.

Une commune, on sait ce qu’elle fait : l’état-civil, les écoles, la culture, les ordures, la tranquillité publique, c’est le quotidien.
Un Département, même si tout le monde ne le sait pas, c’est finalement facile à raconter : c’est la collectivité de la solidarité, celle qui t’aide à faire face aux évènements de la vie heureux (naissance) comme difficiles (handicap, dépendance).
Une Région, c’est bien plus dur à caractériser. La Région intervient sur tout ce qui concoure à ce que la vie économique et sociale du territoire se déroule au mieux. C’est une collectivité d’abord pour les « acteurs », et en deuxième rideau, seulement, pour les gens.

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La convention citoyenne d’Occitanie pour augmenter le plan de transformation régionale

Jeudi 10 septembre prochain, à l’Hôtel de Région de Toulouse, 100 citoyens d’Occitanie tirés au sort vont se pencher sur le plan de sortie de crise du Conseil régional. Ce sera une démarche originale – une première au niveau régional – mais aussi logique au regard de la dynamique enclenchée depuis 4 ans du côté des innovations démocratiques.

Je me suis retrouvé embarqué dans cette aventure un peu par hasard, et je vais essayer de la raconter pendant le mois qui vient, en essayant de garder une certaine distance, malgré ma participation active. La « documenter », comme on dit dans nos métiers.

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Parler d’innovation publique à son boss

…quand il n’a rien demandé

A la fin du Mooc innovation publique, les participants nous ont demandé comment parler de tout ça à leur chef. Alors on y a consacré une séance en ligne. Ce papier va revenir sur ce qui y a été raconté.

Bon d’abord, il faut bien comprendre un élément de départ : le Mooc Innovation Publique du CNFPT ratisse large. Cette fois-ci, 3800 participants.

Au clap de fin du Mooc, 3830 inscrits. C’est notre meilleur score , puisqu’on dépasse de peu la première édition.
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De la convention citoyenne et de sa légitimité

Quand j’ai vu le bashing contre la convention citoyenne pour le climat, je me suis fait la réflexion que décidément les enjeux environnementaux avaient du mal à se faire comprendre.

J’ai lu les mesures, je les ai trouvés … normales. Oui c’est certainement à peu près ça qu’il faut faire. A titre personnel, je suis encore plus anti-voiture et beaucoup moins anti-avion (que je ne prends que contraint et forcé par ailleurs), mais pour le reste, oui.

Les gens comme moi, c’est-à-dire les gens très conscientisés, plus ceux-qui-ont-plus-peur-pour-demain-que-peur-pour-aujourd’hui ont applaudi, les opposants à tout, les gardiens du dogme de la croissance ininterrompue plus ceux-qui-ont-plus-peur-pour-aujourd’hui-que-pour-demain ont hurlé, rien d’inattendu. Au milieu, les gens ont assisté, incrédules, à ce spectacle médiatique, un de plus.
Au passage, j’aime bien ce clivage entre les gens dont les peurs ne se situent pas dans les mêmes espaces-temps. Il permet de relativiser le camp des bons et celui des méchants dans cette histoire.
Que des gens qui dépendent de leur voiture pour vivre, ou qui ont du mal dans se projeter dans le fait d’avoir moins que le peu qu’ils ont, ne se retrouvent pas dans les propositions des conventionnels, rien de plus normal et de plus compréhensible. Il s’agit de dessiner les contours d’un futur vivable pour qu’ils puissent s’y rallier, ils endurent beaucoup trop de choses en l’état pour accepter tout ex abrupto.

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2° tour des municipales en juin : reprendre ensuite contact dès que possible avec les citoyens

Dans un contexte de défiance générale envers les institutions, «Le maire est le seul élu qui conserve la confiance des Français», et cette élection, si elle se déroule vraiment(*), pourrait fragiliser durablement cette relation, étant donné les conditions dans lesquelles elle va se tenir.

Etait-ce la meilleure solution que de faire le second tour des municipales en juin ? Dorénavant peu importe. Mais l’impératif institutionnel pourrait avoir un dommage collatéral : la confiance dans les élus locaux. Reprenant là où ils l’ont laissé une campagne électorale conçue avant la crise sanitaire, les candidats à l’élection municipale seront de fait en décalage avec les nouveaux sujets de préoccupation de leurs électeurs.

Il va donc falloir, une fois l’élection passée, retourner voir les citoyens, en long, en large et en travers.

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Apprendre des choses nouvelles : veille créative et sérendipité en temps de confinement

En 2010, un jour, le Directeur Général des Services des Pays de la Loire (où je travaillais alors) m’a dit : Le Président veut qu’on fasse de la prospective territoriale, mais en associant les citoyens. J’ai une direction qui sait gérer la prospective, toi tu sais « gérer » les citoyens, allez-y, faites moi Pays de la Loire 2040.
L’exercice précédent de prospective régionale était assez convenu, je voulais faire plus Rock’n Roll. Mais par où commencer ? Par apprendre des choses nouvelles. Et comment faire ? J’en savais rien, alors j’ai inventé.
Sans avoir particulièrement de méthodes, je me suis façonné une veille qui me permet, encore aujourd’hui, de faire arriver jusqu’à moi des sujets que je n’imaginais pas, mais qui m’intéresse, notamment professionnellement.
Je me suis dit que certains d’entre vous avaient un peu de temps ces jours-ci, et que c’est le moment de se muscler sur un sujet ou un autre, histoire de mettre à profit le temps de confinement. Alors voilà.

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Shape Up : une méthode pour innover ?

Je le dis à qui veut bien l’entendre depuis toujours : il n’y a pas de méthodes d’innovation, ou en tout cas les méthodes existantes répondent à des situations spécifiques qui les rendent le plus souvent inexploitables dans l’action publique. Je ne reprends pas, et puis Philippe Méda a tout dit il y a 8 ans dans son article : l’échec des méthodes d’innovation .
Oui mais là, avec « Shape Up », on tient quelque chose. Est-ce enfin le Graal, la méthode universelle à proposer à nos clients (qui le demande tous, et à qui nous expliquons à chaque fois qu’elle n’existe pas)?

Lire la suitE

Alors, design des « politiques publiques », ou design de « l’action publique » ?

Le premier livre qui concernait le design des politiques publiques en France, sorti en mars 2010 par la 27° Région à la Documentation française s’appelait… « Design des politiques publiques » . Aujourd’hui, même si le terme demeure, on parle plus de design de l’action publique, comme dans les propositions des assises nationales du design ( page 51).
Coïncidence ? Je ne le crois pas.

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« Vous mentez aux gens »

C’est ainsi que Thomas Troadec, sociologue et photographe, s’est adressé à nous le 11 octobre dernier (j’étais avec Cécile Joly de la mission innovation du CNFPT) dans une journée consacrée à la recherche sur les universités d’été de l’innovation publique.
Il voulait dire par là que nous « vendrions » aux acteurs publics l’existence d’un mode opératoire innovant, plus proche du terrain et plus opérant, alors que notre objectif est une transformation profonde de leur pratique professionnelle au service d’un projet de société plus horizontal, empathique, résilient, frugal, que sais-je encore.
Nous aurions un agenda caché…

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